Re: cécile portier
Le 23 mai 2018 à 10:54, Lucile-Olympe Haute <olympe@lucilehaute.fr> a écrit :
Des Portiques de Baudelaire à ceux des gares TGV : de l’horizon des vies antérieures, aux murs des vies postérieures
faux plat, dénivelé trompeur
le peuple marche dans la solitude, mais nombreuse, d’aller.
sérendiper dans la boue
Nous mettons un temps fou à nous connecter à quoi que ce soit.
sempiternel retour des choix passés
Ce qui tombe disparaît : ceux qui tombent disparaissent.
espèce d’espace dont on fait l’expérience : un plat (un faux plat) qui ne se mange pas
Notre espace politique est une sorte de faux plat : on glisse et on peine en le prenant pour un mérite personnel, ou une faiblesse personnelle, alors que c’est le paysage lui-même, qui monte, imperceptiblement.
de quoi le faux plat est-il le nom ? du marketing peut-être ?
Pourtant, il y a la promesse d’atteindre : arriver, et rejoindre et attraper.
un faux plat, c’est peut-être du surgelé
De quoi le faux plat est-il le nom : du marketing, qui fait image de la promesse d’arriver et d’attraper.
dans la vitrine, promesse en plastique, démonstration par l’exemplaire
Mais le faux plat : c’est aussi le mirage optique (voir ce qu’on désire, et qui n’existe pas)
un faux plat : une promesse sans casser les œufs
Trois lois du faux plat
sempiternel retour de l’économie dans nos espaces d’échanges
- l’adversité (au lieu de la facilité)
où n’existe que ce qui se monnaie*
- le cloisonnement (la solitude)
faux plat, dénivelé trompeur, ça ne vous rappelle rien ? mirage
- l’illusion / le mirage (produit par le désir)
nos espaces d’échanges, du fait qu’ils sont penchés, sont très pratiques : il permettent de glisser un mot pour un autre ou un lapin dans le double-fond
Nous sommes dans un paysage penché. Nous ne savons n’y entrer ni sortir.
qui croirait à l’enfer en pente douce ?
Peut-on trouver un remède à un paysage.
il n’y a pas de catastrophe car elle dure trop longtemps
Le faux plat est notre réalité à tous.
nous sommes des voyeurs borgnes
Nous glissons peu à peu le long des autres, le long de la réalité.
précision myope
La seule solution : adapter une focale différente : la précision myope.
état intranquille qui toujours échoue, étreinte floue
Voyeur borgne, nous le sommes.
on ne comprend le faux plat qu’en se trompant
Toute vision panoramique nous est handicapante
en sortir ?
d’où l’élan vers le peu qui nous donne le mieux, de la vision myope.
auréole de vie répandue
Cela nous donne un peu d’étendue.
contredire la platitude des cartes traditionnelles
Notre monde devient précisément flou.
relief ?
Relief en anglais : veut dire soulagement.
tout est à considérer, laisser passer
Le devenir dahu des inadaptés du faux plat
surpuissance du regard en surplomb
abandonner les perspectives puisqu’elles sont fausses
ouvrir à la possibilité d’être en joie
devenons ce que nous cherchons, voilà ce que je vous propose
* ndlr, à propos de l’impératif de la mesure, Susan Griffin : « Il est décidé que ce qui ne peut être mesuré et réduit à un nombre n’est pas réel (Galilée). Il est décidé que tout mouvement résulte de corps agissant directement sur d’autres corps, et qu’un corps ne peut pas en affecter un autre à distance (Descartes, Newton) » dans Émilie Hache (dir.), Reclaim, Paris, Cambourakis, 2016.