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Actes du Colloque "Art, littérature et réseaux sociaux" 22 > 27 mai 2018 CCI Cerisy-la-Salle

La vie en jeux

Le 25/05/2018 à 14:04 par Rachel Charlus @rachel-charlus

Note des éditeurs : Communication de Jean-Pierre Balpe du 25 mai 2018 à 9h15. Publication sur la liste de diffusion DONC le 25 mai à 14h04, signée Rachel Charlus.



Une grande partie des œuvres littéraires dont je vais parler ici sont accessibles à partir de mon blog de création : www.balpe.name. J’ai donc choisi de faire un exposé très court car sinon j’aurais dû le faire beaucoup trop long. D’autant que cette présentation, par la contrainte de sa linéarité, tente de faire croire à une rationalité de ma démarche alors que celle-ci a de nombreuses difficultés à apparaître comme telle.

1. Se jouer du texte ou la mise en jeux

Dans l’ensemble je ne suis pas satisfait de ce qu’est devenu la littérature qui, pour moi, n’a pas évolué dans ses formes depuis presque deux siècles et n’a pas su prendre en charge les évolutions dans le domaine de la communication, d’où sa relégation a une dernière place devant les formes qu’ont imposé le cinéma et, plus récemment la télévision. Mais il y a beaucoup de littératures dans la littérature, les chemins qui la parcourent sont des plus variés et ne se croisent pas toujours.

Jusque vers la fin du dix-huitième siècle, avec la place importante de la versification, la littérature est un jeu sur le langage et de plus, un jeu sociétal. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire les Menagiana de Ménage. Tout change avec la révolution et l’émergence de la pensée bourgeoise, où la littérature devient une description réaliste et psychologisante de la « réalité ». La montée en puissance du roman, qui écrase tout le reste, en est le meilleur indice. Alors on tourne en rond et, dans ma perception, la littérature devient plutôt ennuyeuse. Quelques tentatives cependant : Rimbaud un peu, les méconnus incohérents, Dada les lettristes et la poésie sonore radicalement, timidement l’Oulipo, assez timidement, etc…

Considérant depuis toujours que la littérature, comme l’art d’ailleurs, ne dénomment vaguement qu’un taillis broussailleux, j’ai à un certain moment de ma vie décidé d’y sabrer ma sente personnelle, même si elle devait être marginale : prendre des risques. Ne sachant pas vraiment où je voulais aller, j’ai longtemps erré dans ce territoire ouvrant des chemins que je ne voulais plus poursuivre, ou empruntant des traces qui n’étaient pas les miennes. Pourtant depuis cinquante ans maintenant, j’ai peu à peu découvert, notamment grâce à une rencontre précoce avec l’informatique, le sentier que depuis j’entretiens avec soin et obstination, qui pouvait être le mien, et quelles que soient les indications sur ma boussole qui me permettaient de progresser. Ces indications sont constituées entre autres des quelques notions suivantes : poésie, saturation, infini, mobilité, imprévisibilité, expérimentation, jouabilité. Mais tout ceci a déjà été tellement commenté qu’il est inutile que j’y revienne. Je me contenterai ici de parler du jeu.

Chacun sait l’ambiguïté profonde du mot « jeu » et notamment dans ses rapports avec le je, l’ego… Qu’est-ce que je joue dans ce jeu ? Bien sûr ma propre distance assumée à ce qui est massivement considéré comme littéraire, mais aussi ce besoin profond de dire des choses sans les dire vraiment, les faire et mieux encore, les faire faire, significativement, par une machine, c’est-à-dire un être a-psychologique. Montrer ce qui dans ce jeu se cache. Jouer non avec le texte mais avec la littérarité du texte. Ne montrer ni ne démontrer rien. Entraîner un éventuel lecteur dans les plaisirs de l’écriture pour l’écriture, du mâchonnement des mots et de tout ce que cela implique psychologiquement.

2. Du jeu aux jeux, quintette ludique moderato électro-acoustique

Très vite, dès mes premiers essais datant des années 1970 (presque cinquante ans déjà), je me suis en effet rendu compte, malgré les illusions que l’époque entretenait sur le traitement automatique des langues, que l’ordinateur ne pouvait pas être un écrivain. Non, bien sûr, seulement parce qu’il n’a pas les modes de pensée de l’écrivain, mais parce que la littérature (si ce terme est encore adéquat car il s’agit à la fois du même mais surtout du différent) dépend ici, plus que jamais, du média qui la porte : autrement dit, les modèles de l’écrivain étaient alors en dissonance avec les modèles de l’informatique.

Cela peut paraître étrange mais, les ordinateurs des années 70 confrontaient d’abord leurs utilisateurs à la problématique immédiate de l’affichage du texte. Ces machines en effet, ne permettaient que la lente montée d’une ligne verdâtre sur un petit écran et donc, réaliser des modalités différentes d’affichage était déjà un mode de production qui amenait à se poser la question pas si anodine qu’il y paraît de l’inscription, en tant que telle, du texte et, en quoi les contraintes d’inscription pouvaient produire des effets de l’ordre du littéraire. Mais trêve de digressions… Tout ceci pour dire que les types de jeux que je vais présenter ici ont dépendu et dépendent toujours des évolutions techniques mises à ma disposition. Et comment, peu à peu, s’est installée l’idée qui aujourd’hui m’occupe, de ce que j’appelle un Monde Incertain : tentative d’intégrer dans une seule œuvre l’ensemble des directions que j’ai, au cours du temps, explorées et qui, bizarrement, peuvent aujourd’hui apparaître comme cohérentes. Malheureusement, ici, ma présentation ne peut être que linéaire, mais je pense qu’au travers de ce court exposé, vous comprendrez combien elle ne l’est absolument pas, mais fait au contraire éclater les mondes des textes.

3. Premier type de jeu : comment s’égarer sans se perdre ou andante a capriccio

Comme beaucoup, je me suis laissé aller à explorer la tentation des possibilités des liens, mais j’ai vite été fatigué de la tentation du livre dont vous êtes le héros dont les limites m’ont paru évidentes, dans la fausse illusion de liberté qu’il donne à un lecteur piégé malgré lui dans une lecture somme toute assez conventionnelle.

Aussi ai-je essayé de les utiliser autrement : c’est là l’origine de La disparition du général Proust. L’idée était d’exploiter les possibilités inscrites virtuellement dans La Recherche du Temps Perdu où les multiples renvois des apparitions de personnages à divers endroits de l’œuvre créent autant de liens possibles mais ne reposant que sur la mémorisation du lecteur. Ce qui m’amusait, c’était d’une certaine façon de construire une exhaustivité invisible, c’est-à-dire un espace de textes d’apparence très différents, mais qui renvoient de multiples façons les uns aux autres. J’ai donc travaillé à de nombreux écrits (il y a plus de vingt portes d’accès possibles et quelle que soit la porte par laquelle on entre, on peut, de différentes façons aller d’une œuvre à l’autre, l’une d’entre elles étant http://sensdelavie.canalblog.com/) en exploitant au maximum, du moins j’ai eu l’impression de le faire, les possibilités qu’offraient les blogs : différentes typologies de liens, liens statistiques, liens temporels, etc.

Dans cette recherche de l’infini mais en même temps du brouillage qui fait de l’espace complet de La Disparition du Général Proust un ensemble insaisissable dans sa totalité, je voulais même qu’aucun récit d’apparence littéraire ne trouve sa propre fin, de façon à rompre radicalement avec la trajectoire classique. De plus, j’ai voulu jouer sur plusieurs blogs différents or, au cours du temps, leur stabilité a été loin d’être assurée. Certains ont subi des changements qui ont modifié les rapports aux textes, d’autres ont introduit de la publicité, d’autres ont complètement disparu, d’où la constitution d’un espace en mouvement qui m’échappe désormais en grande partie, surtout si vous ajoutez le fait que j’ai très vite songé à intégrer des auteurs virtuels comme Marc Hodges (http://marchodges.over-blog.com/#), Nathalie Riches (http://riches.skyrock.com/), Maurice Roman (https://www.flickr.com/photos/110854442@N04/), Oriane (http://oriane_carnet.space-blogs.net/), Louis Ganançay (https://ganancay.livejournal.com/) etc… chacun d’entre eux ayant une façon personnelle et différente de concevoir leur blog, et leurs rapports aux médias.

Par exemple, Maurice Roman et Marc Hodges jouent sur les rapports photos-textes, Oriane travaille sur des rapports à l’ensemble de la littérature, etc. Et donc, bien au-delà des textes qu’ils affichent, ce qui importe ici c’est une interrogation beaucoup plus générale sur les espaces ouverts à la littérarité dont les liens ne sont plus alors que des indices.

3. Deuxième jeu : tutte le corde, du mode d’existence des personnages sous régime numérique

Il est évident que, dès la création de Facebook en 2004, le fait de jouer sur plusieurs identités d’écrivains virtuels ayant des visées très différentes les unes des autres ne pouvait que m’amener à faire un pas de plus pour leur donner quelque chose comme une identité. C’est ainsi que j’ai choisi de le faire pour douze d’entre eux qui, dans leur univers virtuel, se connaissent, se suivent et se mêlent ainsi à d’autres identités réelles ou fictionnelles, peu importe. Chaque roman devenant ainsi comme dans les poupées russes plus qu’un roman de personnages, un roman de romans.

Ce qui importe en effet c’est que ces personnages ne sont pas seulement des avatars de Facebook, mais qu’ils agissent dans les divers espaces déjà emboîtés de La Disparition du Général Proust et s’englobent, pour et par cela, dans un autre ouvrage englobant : Un Monde incertain qui, à son tour a suscité d’autres mondes d’intervention comme l’ensemble de ses vidéoséries.

Ce qui m’intéresse dans cela, ce n’est pas le choix de l’hétéronymie pour elle-même, cette façon d’être en se cachant avec tous les jeux qu’elle permet, de nombreux écrivains en ont en effet depuis bien longtemps donné de nombreux exemples, mais l’hétéronymie dans l’espace mouvant, en grande partie non maîtrisable, de la production virtuelle. Cet espace d’avatars est certainement le plus ludique, comme le montrent les réactions de participants réels — et ils sont assez nombreux même si je ne me suis pas amusé à en faire le compte — ou fictifs. S’installe ici un jeu du chat et de la souris, qui est à la fois une façon différente de celle d’Emmanuel Guez et au fond identique, de jouer avec l’invisibilité, une approche quelque peu perverse que j’apparenterais volontiers à un striptease littéraire si, du moins, l’adjectif ne paraît pas trop facile. Ainsi, les personnages des hétéronymes se construisent dans l’échange : Maurice Roman (Inspiré par le plutôt médiocre Madame Roman de Thyde Monnier)  par exemple, qui semble avoir écrit un roman comme toujours inachevé (http://sensdelavie.canalblog.com/archives/maurice_roman/index.html) mais dont les pages sont en grande partie dues à des réactions à des échanges ; ou, plus radicale encore, Rachel Charlus, visible, et Pierre Charlus, presque invisible et pourtant central dans la vie de Rachel mais dont les interventions sont toujours, presque toujours, indirectes et dont le roman personnel, Le Roman de Pierre, n’apparaît que par fragments très aléatoires.

Autant de romans, ou du moins de textes présentés comme littéraires se construisent au jour le jour en fonction des réactions de « visiteurs », qui sont en partie des hétéronymes d’origine inconnue ou des personnages réels participant à Facebook. Nous sommes ici très loin de la littérature classique pour plusieurs raisons évidentes : une « page » ne peut laisser prévoir ce que sera la suivante, il n’y a pas d’intrigue saisissable directement, la fin dépend du « vécu » des avatars ; par exemple le fait qu’à un moment, j’ai décidé que Maurice Roman ou Benjamin Cooper devaient rejoindre l’immense cimetière que devient chaque jour Facebook a bien sûr, mis fin à leur « roman », même si quelques autres jeux peuvent ne pas respecter cette règle – par exemple la fiction de Marc Hodges, théorique héritier des droits moraux de Maurice Roman, qui peut ainsi continuer à faire vivre son œuvre.

4. Troisième type de jeux : le scherzo des installations, ou comment faire exploser les textes

La quatrième direction qui m’a aussi beaucoup occupé commence dès dès 1985, avec le prix du scénario interactif Shangaï-Paris pour l’INA, France Télécom et Canal +, et diffusé pendant un mois, chaque soir, sur les antennes de Canal +. Il a été suivi de diverses installations ici et là, dont les lettres d’amour générées automatiquement exposées, je ne sais plus quand, dans la Cité médiévale de Carcassonne ou sur un mur du festival de la correspondance de Manosque, jusqu’à l’exposition Artistes et Robots actuellement au Grand Palais à Paris où j’ai réalisé le générateur de paroles de l’Orlanoïde, le robot d’ORLAN.

Parce que l’objet livre n’avait plus de sens dans la forme d’écriture que je mettais lentement en place, j’ai été amené à réfléchir à de nombreuses formes de rapports du texte à l’espace hors livre, que ce soit en tant qu’intervention lors de spectacles comme avec la compagnie de danse Palindrome, ou lors de deux des spectacles que j’ai montés moi-même à la Maison de la Poésie à Paris, ou même lors du spectacle musical Trois Mythologies et un Poète aveugle réalisé à l’IRCAM en 1997, ou enfin la transformation de la ville d’Issy-les-Moulineaux en espace romanesque par l’intermédiaire des panneaux Decaux et des téléphones portables (http://lecube.com/coproductions/fictions-dissy-jean-pierre-balpe).

J’ai pour cela collaboré avec de nombreux artistes contemporains, que ce soit des plasticiens comme Miguel Chevalier ou Michel Jaffrennou, des compositeurs comme Jacopo Baboni-Schilingi, d’autres moins définissables comme Gregory Chatonsky pour plusieurs réalisations où nous nous nous donnions l’illusion de pouvoir saturer l’espace littéraire depuis Le Peuple Manque qui ne semble plus actif, jusqu’aux diverses expositions du groupe Capture soit à la Gaité Lyrique à Paris en 2012 ou au Centre des Arts à Enghien où nous explorions diverses possibilités de la génération automatique que ce soit de son ou d’images : par exemple dans l’ensemble de Rock de la Gaîté Lyrique, qui produisait ses textes et sa musique en temps réel et allait jusqu’à la réalisation automatique, depuis la création jusqu’à l’édition concrète de l’ouvrage de volumes à exemplaires uniques.

Toutes ces voies que j’avais d’ailleurs déjà explorées dans Trois Mythologies et un Poète aveugle mais de façon plus complexe, en confrontant directement des interprètes, piano et batterie, et une soprano à des générateurs automatiques de textes et de musique (spectacle qui a d’ailleurs donné lieu, en 1998, au film Personne d’Hervé Nisic mais dont je ne suis pas arrivé à trouver la trace sur Internet). Mais je n’ai pas le temps de citer ici toutes mes réalisations de ce type qui ont fait que dans les lieux d’exposition j’étais davantage considéré comme un plasticien que comme un écrivain, mais qui m’ont aussi permis d’observer les réactions très variées des lecteurs devant ce type de littérature.

Je vais vous épargner un trop long panégyrique pro domo : vous pouvez trouver une liste presque exhaustive, bien que pas totalement actualisée, dans la fiche qui m’est consacrée par Wikipédia. Mon désir a toujours été de faire éclater le cadre restrictif du texte traditionnel, de sortir résolument de l’idéologie du livre, faire, d’une certaine façon du texte un spectacle, non un spectacle sur du texte comme dans le théâtre ou dans les divers types de lecture, mais un spectacle en tant que tel.

5. Quatrième type de jeux : du mode d’existence piu moto des textes numériques

L’être est central dans toute forme d’écriture, quelle qu’elle soit. Suite à ma très effacée participation au colloque Butor, en 1972, ici-même à Cerisy, j’avais écrit quelques années plus tard un texte théorique intitulé La tentation de l’infini, puis plus tard, à la demande d’Emmanuel Guez pour un colloque à l’ENSBA de Paris un autre : De l’éternité et Quelques Autres Principes, tous deux accessibles avec la plupart de mes écrits théoriques sur mon blog. Je n’ignore donc pas qu’il y a au fond de la plupart de toute volonté de création artistique, et notamment de la littérature, comme un fantasme d’éternité, parfois même d’infini, même si ce dernier pour des raisons technologiques est plus récent. Ce fantasme est bien sûr au cœur du projet de génération automatique de texte qui, ne serait-ce que par cela, s’inscrit dans la volonté de création artistique.

Mais au-delà de cette constatation basique il y a, dans la génération automatique de texte, quelque chose de plus profond et je crois, de plus original. Tout d’abord, le texte devient un texte en mouvement et s’inscrit donc non seulement dans un projet inachevable qui, par nature, ne sera jamais achevé. Le texte est toujours un prétexte qui n’a aucune raison de se stabiliser, il est antinomique à l’édition.

Tout lecteur lisant un texte généré, cherche toujours en quoi il est un texte, ce qui interroge profondément sa littérarité et remet en causes ses modalités mêmes de production et d’autorisation : qu’est-ce qu’un texte sans auteur identifié, qu’est-ce qui fait que ce texte est un texte puisqu’il n’a pas été directement produit par un sujet humain, puisqu’il ne peut y avoir, à son sujet du « qu’a voulu dire l’auteur ?». Demander une seconde production du même texte installe aussitôt la lecture dans une problématique du même et du différent. On retrouve bien sûr aussi le problème de la saturation dont je parlais plutôt car, à la vitesse moyenne d’un par seconde, le nombre de textes (quel que soit le thème utilisé) pourrait produire 525 600 textes dans une année, et comme il y a plusieurs modèles différents de générateurs dans Un Monde Incertain, que chaque avatar a, théoriquement, programmé son propre modèle, je vous laisse imaginer… Il n’est donc pas question de lire toute la production de La Disparition du Général Proust, encore moins celle d’Un Monde Incertain. C’est cela qui a amené, dans les années quatre-vingt mon premier rejet par un éditeur que je ne nommerai pas.

Ce que lit en fait le lecteur, c’est cette fabrique et il a les moyens, pour peu qu’il le veuille — et j’ai constaté à diverses reprises que certains d’entre eux le voulaient — de comparer un certain nombre de textes produits, donc de se confronter à la question de l’être ou non du texte littéraire. Aucun texte, en soi, n’est un texte achevé, chacun d’entre eux se trouve engagé dans un processus d’incomplétude, donc d’une certaine façon, de frustration et d’insatisfaction, dans quelque chose comme une expérimentation textuelle. Cette expérimentation se produit dans l’ensemble de mes productions, puisque la plupart ont recours à la génération automatique de textes.

Que conclure de ce fatras trop rapide. D’abord, et ce n’est pas négligeable, que je me suis beaucoup amusé à faire tout cela sans me soucier en aucune façon de savoir si ces réalisations avaient une importance quelconque. Mais n’est-ce pas ainsi que l’on peut briser les barrières conventionnelles ? Ensuite, plus sérieusement si possible, comme il est certainement attendu ici, j’affirme que les espaces virtuels sont un extraordinaire champ ouvert à ce qui me paraît être une forme nouvelle de création littéraire, et que toute nouvelle innovation dans le monde des outils de communication est susceptible de produire d’autres modalités de textualisation.

Sortir enfin de l’enfermement littéraire du roman pour aller vers autre chose qui me semble bien relever du littéraire, mais d’un littéraire non encore identifié comme tel.

Et j’ai bien l’intention de poursuivre dans cette voie dont le faire, m’obligeant à inventer sans cesse de nouvelles solutions, m’amuse, même si cette voie ne me permettra jamais, comme Rachel Charlus l’aimerait, d’être élu à l’Académie Française.

#communicationTheorique #donc #theatralitesDuReseau

ma participation incertaine

<p>— Ce colloque dura cinq minutes ; après quoi il se fit encore un long temps de silence</p>