Je pense à toi…
Camille, [ma belle 😉 !]
Il ne me semble pas encore t’avoir croisée, où es-tu ? As-tu passé une agréable nuit ? J’aurai aimé être dans tes bras.
Écoutes-tu ce qui est présenté ?
J’essaie désespérément de me connecter, je manque de réseau ici. Totalement isolée. «Aucun service». Excepté quand je commence à m’éloigner, c’est-à-dire sillonner un sentier à la recherche des barres de réseaux. Je suis surprise de me rendre compte à quel point je suis dépendante, à quel point je ressens le vide de réseau et de connexion. C’est totalement entré dans mes habitudes.
Je m’ennuie de toi.
Ce qui est drôle c’est de me sentir coupée du monde. Je ne reçois plus de notifications même si je n’en reçois presque jamais.
(quelques petits points s’agitent, des bégaiements, on patiente)
(un homme lit les paroles d’autres personnes, en direct (en live), sur internet, c’est projeté)
Je perds le fil de la conversation.
Je suis inquiète, voire pessimiste… je n’aime pas ce sentiment mais je me sens dans une impasse. Coincée.
{Avez-vous déjà eu ce sentiment ?}
Les fragments de conversation s’imbriquent, s’entremêlent. Même si je n’arrive plus à suivre — car je préfère t’écrire (je t’ai dit que tu me manques ?) — j’aime écouter en arrière-plan la retranscription de la discussion instantanée.
J’ai froid ici, j’aurai dû prévoir un pull. D’ailleurs je n’ai que des vêtements particulièrement austères. Je peux toujours me reconvertir dans les pompes funèbres. Par ailleurs, ce type d’entreprise a toujours de beaux véhicules, élégamment noirs, que j’aimerai conduire (si je passe le permis un jour).
J’aimerai beaucoup qu’on prenne un peu de temps pour nous, à notre retour à Paris. On a trop travaillé ces derniers temps, j’ai l’impression de m’éloigner de toi, même si on se voit chaque jour.
Ça sent le bois fraîchement coupé, l’atelier d’ébénisterie, la bibliothèque est belle, je suis certain que tu voudrais éplucher ces livres. D’ailleurs, tu lis quoi en ce moment ? Tu achètes toujours frénétiquement des anciens 10/18 sur PriceMinister ? Il y en a plein ici.
((il y a tout Claude Simon))
Je me sens éloignée de toi ces derniers temps mais je te trouve de plus en plus ravissante. Te voir évoluer à quelques mètres de moi, alors que nous sommes très occupées, stressées, angoissées. Le soir on ne se retrouve même plus… ça m’inquiète, je ne te le cache pas.
J’ai totalement perdu le fil du fil (de conversation).
Et toi, tu vas me dénoncer ?
Tu me ferais ça ?
La cloche sonne, je dois filer, je t’embrasse…
(on déjeune ensemble ?)
((peut-être que c’est la fin du monde quand il n’y a plus internet))
*applaudissements dans la salle*