cécile portier
faux plat, dénivelé trompeur
sérendiper dans la boue
sempiternel retour des choix passés
espèce d’espace dont on fait l’expérience : un plat (un faux plat) qui ne se mange pas
de quoi le faux plat est-il le nom ? du marketing peut-être ?
un faux plat, c’est peut-être du surgelé
dans la vitrine, promesse en plastique, démonstration par l’exemplaire
un faux plat : une promesse sans casser les œufs
sempiternel retour de l’économie dans nos espaces d’échanges
où n’existe que ce qui se monnaie*
faux plat, dénivelé trompeur, ça ne vous rappelle rien ? mirage
nos espaces d’échanges, du fait qu’ils sont penchés, sont très pratiques : il permettent de glisser un mot pour un autre ou un lapin dans le double-fond
qui croirait à l’enfer en pente douce ?
il n’y a pas de catastrophe car elle dure trop longtemps
nous sommes des voyeurs borgnes
précision myope
état intranquille qui toujours échoue, étreinte floue
on ne comprend le faux plat qu’en se trompant
en sortir ?
auréole de vie répandue
contredire la platitude des cartes traditionnelles
relief ?
tout est à considérer, laisser passer
surpuissance du regard en surplomb
abandonner les perspectives puisqu’elles sont fausses
ouvrir à la possibilité d’être en joie
devenons ce que nous cherchons, voilà ce que je vous propose
* ndlr, à propos de l’impératif de la mesure, Susan Griffin : « Il est décidé que ce qui ne peut être mesuré et réduit à un nombre n’est pas réel (Galilée). Il est décidé que tout mouvement résulte de corps agissant directement sur d’autres corps, et qu’un corps ne peut pas en affecter un autre à distance (Descartes, Newton) » dans Émilie Hache (dir.), Reclaim, Paris, Cambourakis, 2016.